Certains d’entre nous vivent des moments où tout part à la dérive. Où on se sent désœuvré, en crise. Et dans ces moments-là, c’est important d’aller chercher de l’aide, par exemple dans l’une des maisons d’hébergement en santé mentale de la région, comme le Centre Accalmie. «La compréhension, l’intérêt qu’on a porté envers moi, l’écoute active: mon séjour m’a été d’un grand secours. Mon intervenante a été comme une bougie d’allumage pour moi», explique Louis, qui a trouvé de l’aide auprès de cet organisme alors qu’il vivait un épisode dépressif. Comment le Centre Accalmie aide-t-il les gens? On en discute avec Dominique Bouchard, directrice générale du Centre Accalmie et présidente du Regroupement des organismes communautaires et alternatifs en santé mentale de la Gaspésie—Îles-de-Madeleine (ROCASM-GÎM).

Le Centre Accalmie: c’est quoi?

Le nom Accalmie nous fait tout de suite penser à un moment de paix, où la lumière réapparaît et où des solutions éclairent les problèmes et les difficultés. Et c’est justement ce que souhaite offrir le Centre Accalmie: une maison d’aide et d’hébergement d’urgence pour les personnes en difficulté. Elle est située à Pointe-à-la-Croix, «dans un environnement calme, reposant, sur le bord de la rivière pour se déposer et se donner les moyens d’aller mieux», explique Dominique.

Le Centre Accalmie reçoit des personnes vivant avec «des problématiques de santé mentale, des dépendances, des situations familiales difficiles, des gens qui ont été judiciarisés, qui sont en situation d’itinérance ou qui vivent des troubles sévères et graves», précise la directrice générale.

La maison compte 8 lits et bénéficie d’une équipe solide de professionnels diplômés qui offrent du soutien, du support et de l’accompagnement.

Au Centre Accalmie, «on part du vécu de la personne pour lui offrir un espace pour explorer ce qu’elle vit et lui donner des outils pour que ça aille mieux. On a des pratiques alternatives et on essaie de toucher à toutes les sphères de la personne», explique-t-elle.

Garnir sa boîte à outils

Et si quelqu’un demande de l’aide au Centre Accalmie, à quoi peut-il s’attendre? «La moyenne des séjours est de 15 jours. Chaque personne a un intervenant désigné à son dossier et va le rencontrer de 4 à 5 fois par semaine, à moins d’une crise où là, ce sera plus souvent. La personne qui vient chercher de l’aide doit s’impliquer à 100%. On fait un plan d’action où elle doit déterminer ce qu’elle vient chercher au Centre Accalmie: ce qu’elle veut travailler ou éliminer de sa vie», mentionne Dominique.

Elle explique que le centre offre un cadre, une structure «pour retrouver de bonnes habitudes de vie. Tu as des discussions, des marches, des rencontres avec ton intervenant et des activités créatives».

Des ateliers de dessin ou de chant sont par exemple offerts aux personnes hébergées. «Il y en a pour qui ça leur parle beaucoup. On essaie différentes choses comme ça pour garnir le coffre à outils des personnes qui viennent en hébergement», indique-t-elle.

Le Centre Accalmie propose aussi une vie de groupe. «J’entends souvent des rires dans la maison. Les discussions de groupe et les activités font en sorte que les gens vont s’entraider entre eux. Ça fait aussi partie du processus d’échanger avec les autres, de connaître autre chose. Parfois, c’est au contact des autres que la personne va se dire: Ok, je vais me relever les manches, moi aussi je peux faire quelque chose de ma vie», ajoute-t-elle.

De l’aide qui rejoint les hommes

Au Centre Accalmie, le 2/3 des personnes qui viennent y chercher de l’aide sont des hommes. Pourquoi ça? «Je pense que les hommes viennent ici parce qu’ils ont un service rapide et du concret. Ils entrent en hébergement et on est vraiment dans l’action pour les aider à surmonter leurs difficultés. On va dire les vraies choses. On offre de l’écoute. On est dans la vie concrète. Les hommes nous disent: c’est l’fun parce que vous nous recevez sans jugements, on se sent accueilli comme on est», répond la directrice générale.

«J’ai eu beaucoup de témoignages de gens qui me disaient: si je n’avais pas eu le Centre Accalmie sur mon chemin, je ne serais plus là aujourd’hui. Ça parle beaucoup», confie-t-elle.

«Demander de l’aide, ça demande beaucoup de courage. Je le dis souvent: tu as le courage de frapper à notre porte, tu peux être fier de toi. Là, tu vas être accompagné, on est là pour t’aider à traverser cette crise-là», ajoute-t-elle.

Des stratégies pour prendre soin de soi

Accueillante, compréhensive et engagée, Dominique a clairement à cœur le bien-être des gens. On a donc demandé à cette spécialiste de la relation d’aide des trucs à appliquer au quotidien, tout simplement, pour prendre soin de soi-même et de notre santé mentale. Le site du Centre Accalmie propose quelques outils qui misent entre autres sur le loisir pour prendre une pause des problèmes quotidiens et se sentir bien. Suivre des cours gratuits de dessin, écouter de la musique agréable ou remplir un carnet de gratitude sont quelques exemples proposés.

Dominique présente aussi un outil qu’elle laisse à la disposition des gens au Centre Accalmie. Une petite carte, que vous pouvez vous aussi imprimer, découper, et laisser dans votre portefeuille. La carte mentionne quelque chose de capital à se rappeler: on n’est jamais seul. Peu importe où on se trouve, il y a quelqu’un de disponible pour nous écouter avec bienveillance, sans jugement. De l’aide gratuite et confidentielle est accessible en tout temps. Sur cette carte, on retrouve plusieurs des ressources d’aide, dont celles-ci.

Et bien sûr, si vous sentez en situation de crise, que vous avez besoin de retrouver des repères et un soutien pour aller mieux, n’hésitez pas à contacter le Centre Accalmie.

«Si jamais je sens le besoin de parler à quelqu’un de confiance et qui a une bonne écoute, je me fais une promesse à moi-même… j’appelle! Je sais maintenant qu’il n’y a aucune honte à aller chercher de l’aide si mes outils ne suffisent pas», témoigne d’ailleurs Mathieu, qui a eu recours aux services du Centre Accalmie.

De l’aide existe. Il y aura toujours une main tendue vers vous. Osez la prendre.

Pour en savoir plus sur le ROCASM-GÎM

Le Centre Accalmie n’est pas seul. D’autres organismes en santé mentale de la région offrent le même genre de services, ou des services complémentaires. Ils sont membres du Regroupement des organismes communautaires et alternatifs en santé mentale de la Gaspésie-Îles-de-Madeleine (ROCASM-GÎM). Parmi les organismes membres, on retrouve des maisons d’hébergement et des centres de jour: le Centre Émilie Gamelin, le Centre de Ressourcement, de Réinsertion et d’Intervention (CRRI), le Centre communautaire l’Éclaircie, La Maison à Damas, La Passerelle, Le Sentier de l’Espoir, le Groupe d’action sociale et psychiatrique des monts (GASP), et bien sûr, le Centre Accalmie. On y retrouve aussi l’organisme Droits et Recours Santé Mentale Gaspésie-Les-Îles ainsi que Nouveau regard, un organisme régional destiné aux proches de personnes atteintes d’un problème de santé mentale.

Pour en savoir plus sur le ROCASM-GÎM, vous pouvez visionner les vidéos de présentation sur cette page.